La Tour d'Oudon

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

Un témoin d’une histoire millénaire


La petite ville d’Oudon se trouve rive droite au bord de la Loire.
C’est une place forte, du fait de la géographie des lieux : à partir d’ici le passage de la Loire est plus resserré et forme un corridor entre les coteaux. Pour contrôler ce corridor, un premier château, le « Vieux-Court », a été construit avant même l’an mil...deux kilomètres plus au nord. Mais la ville d’Oudon s’est établie ici, sur l’ancienne zone frontalière entre le Royaume de France et la Bretagne, face au château de Champtoceaux du côté de l’Anjou. Le premier bourg se développe au pied du promontoire, autour du port et du péage, le long de la rive du fleuve. Il vit de l’activité commerçante.
Et sur les hauteurs, un premier château est construit au début du XIIe siècle. Il va devenir un enjeu considérable des batailles entre les Anglais et les Français, et va donc subir de nombreux sièges. Les Malestroit, grands notables de Bretagne finissent par l’acheter et le reconstruire à partir de 1392. C’est de là que date le donjon - la tour d’Oudon, au centre du château - et qui reste un élément clef du paysage. Un donjon massif à huit côtés, cinq étages, d’une quarantaine de mètres de hauteur, il est entouré de fossés et d’une enceinte indépendante qu’on rejoignait par un pont-levis. Et malgré sa taille, la tour est élégante, avec les différentes couleurs de ses pierres de construction : le schiste, le granite, le tuffeau. Ses mâchicoulis, ses créneaux et tourettes n’ont rien de médiéval, ils datent d’une restauration de la fin du XIXe siècle. L’histoire de la famille Malestroit se termine piteusement sous le règne de François Ier.
Les seigneurs d’alors, Jean et Julien, sont accusés d’être des faux monnayeurs. Ils sont condamnés, leurs biens confisqués et revendus. Le château perd son rôle stratégique au XVIe siècle, avec le rattachement de la Bretagne à la couronne de France. Revendu après la Révolution, le site subit de nombreuses démolitions avant le classement de la tour comme monument historique en 1866. Quant au bourg d’Oudon, il continue à se développer au XIXe siècle, sur les deux rives du petit affluent de la Loire, appelé le Hâvre. Les habitations parsèment les coteaux, très adaptés à la viticulture, et le train dessert la commune en 1851.


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