Les Folies Siffait 

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018


Entre les gares d’Oudon et du Cellier un curieux ensemble de murailles et d’arbres exotiques surplombe la Loire. Avec une hauteur de 70 mètres les terrasses végétalisées des Folies Siffait offrent une vue imprenable sur le fleuve.

Le site, appelé très tôt « Les Folies » nait de la volonté du receveur général des Douanes Maximilien Siffait entre 1817 et 1829. Il est pendant longtemps considéré comme une œuvre de mauvais goût. Les côteaux escarpés non loin du manoir de la Gérardière et des ruines du château Guy sont aménagés en une trentaine de terrasses soutenues par des murs en pierre sèche et embellies par des minéraux colorés. Autrefois elles étaient animées par des pavillons et des kiosques et reliées par des escaliers multiformes. La construction d’un tunnel ferroviaire en 1849 entraîne la disparition de deux terrasses. La végétation luxuriante, les alignements, les cercles et carrés d’arbres reflètent l’activité d’Oswald, fils du fondateur, membre de la Société Nantaise d’Horticulture.

Le site est abandonné dès la fin du XIXe siècle. La nature reconquiert les terrasses et abîme fortement les éléments bâtis. Avec son aspect à la fois romantique et fantaisiste, il inspire aujourd’hui les réalisateurs de films, et les artistes. Le propriétaire actuel, le Conseil Départemental de Loire Atlantique, œuvre pour la remise en état de ce jardin enchanté, aujourd’hui reconnu pour son unicité et classé monument historique.

« Dans le site peu connu de la Folie Siffait, j'y vois le prolongement en pointillé et comme le point ultime de la courbe que dessine, depuis la fin du Moyen Âge, l'alliance de plus en plus étroite nouée avec la pelouse, le bosquet, l'étang et l'arbre par l'art de bâtir... j'y déchiffre comme le mythe de l'Architecture enfin livré en pâture au paysage. » Julien Gracq, Carnets du grand chemin, Paris, J. Corti, 1992.