La Tour de Trêves

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

Un témoin des fortifications médiévales sur le cours de la Loire


Au-dessus des deux clochers de l’église de Saint-Clément des levées, on aperçoit la partie haute de la tour de Trêves, un donjon qui attire l'œil.
Il a près de 50 mètres de hauteur et faisait partie d'un important château-fort. Son origine remonte aux alentours de l’an mille. Il a été reconstruit au milieu du XVème siècle par Robert Lemaçon, le seigneur de Trèves et Chancelier de Charles VII, roi de France.
Sans devenir un “château de la Loire” comme ceux de Chaumont ou Amboise, la tour de Trêves devient pourtant une résidence de plaisance autour de 1750. Le propriétaire, John Stapleton, seigneur irlandais réfugié en France, fait alors démolir ce qui reste de l’ancien château-fort.
La tour de Trêves, à son échelle, témoigne d’une partie de l’histoire du Val de Loire.
Quand il n’était qu’une simple motte féodale, le site a servi de base à Foulques Nerra, le duc d’Anjou, lors de sa conquête de Saumur en 1020. Deux siècles plus tard, en 1206, les Capétiens, rois de France et les Plantagenêts rois d’Angleterre se disputent le territoire et Jean sans terre assiège le château de Trêves, qui résiste jusqu’à l’arrivée de l’armée française.
On sait aussi par les archives que ce lieu témoigne de pratiques anciennes liées à la Loire : on y prélevait un péage fructueux sur la navigation, des droits supplémentaires sur le trafic des vins et du sel, et la permission de tenir des foires. Parmi les prélèvements au profit du seigneur, certains concernaient la pêche : le château prélevait le premier saumon pêché dans l’année. Et chaque possesseur de filet devait une nuit entière de travail au profit du château.


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