Les ardoisières de Trélazé

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

Une exploitation minière ancienne, savoir-faire et qualité


Le long de la voie ferrée au sud, les petites collines souvent couvertes de genets, de boulots ou de chênes, ce sont en quelque sorte les terrils de l’Anjou, mais ce n’est pas du charbon, c’est de l’ardoise.
« Les buttes en fait c’est le produit du travail de l’homme, c’est le rebus, les ratés, la mauvaise pierre, le mauvais schiste, impropres à la fabrication l’ardoise de couvertures donc on le jette et siècles après siècles ça a provoqué des monticules d’une dizaine de mètres de hauteur. »
Ici l’ardoise est extraite de la veine de schiste qui part de la cathédrale d’Angers et suit le Val de Loire en passant par Trélazé. Les ardoisières y ont fermé en novembre 2013, il reste aujourd’hui un musée animé notamment par Jean-Christophe Boiteau et Emmanuelle Terrien.
« L’exploitation ardoisière ici à Trélazé remonte environ à la fin du Moyen Age puisque la première carrière à Trélazé date de 1406, elle s’appelait Tirepoche. Le rocher, donc le schiste ardoisier affleurait en surface et ce qui a permis d’extraire ce matériau grâce aux carrières à ciel ouvert. A partir du milieu du XIXe siècle, les techniques employées c’est-à-dire l’introduction de la machine à vapeur, l’électricité ont permis de creuser des puits avec des profondeurs plus importantes, effectivement une carrière ne pouvait excéder cent mètres de profondeur pour des raisons de dangerosité et pour les extractions souterraines, les puits on a pu aller jusqu’à 550 mètres de profondeur. Lorsqu’il s’agissait d’extraire en carrière à ciel ouvert, les ouvriers on les appelait soit les carriers, les gadabas ou les perrieux et naturellement ceux qui réceptionnaient cette matière première pour la transformer en ardoise de couverture on les appelait les fendeurs ou bien les gadaos et ensuite le terme de mineur a été appliqué aux ouvriers qui descendaient au fond de la mine grâce au puits. »
Sous terre ou en surface, les conditions de travail étaient rudes mais la qualité du schiste en valait la peine et donnait des ardoises de grande qualité.
« Elle est incombustible, imputrescible, isolante pas forcément, ce n’est pas ce qu’on trouve de mieux dans ce rocher-là. Par contre elle est imperméable évidement, elle est fissible, on peut la fendre, elle est même flexible. Elle a une résistance mécanique plus forte que le chêne, au niveau de l’écrasement elle dépasse même le granite dans ce cas-là. »
Quant à savoir pourquoi on a exploité l’ardoise ici en Anjou, c’est simple.
« On considère que c’est le gisement le plus pur de tous les temps et sans doute la meilleure ardoise du monde, c’est d’ailleurs pour ça que ça été utilisé beaucoup sur les châteaux de la Loire et les monuments qui sont marquants dans l’architecture française. »


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