S’adapter au coteau

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

Fleuve, vallons et plateau, un espace structuré depuis le moyen-âge


Entre les Rosiers et Saint-Mathurin, au nord c’est le Val d’Authion, pas de relief sauf la grande levée qui protège les terres inondables. Alors qu’au sud on aperçoit nettement le coteau.
« Ce qu’on appelle le coteau Saumurois se divise en deux grandes parties. »
Thierry Pelloquet conservateur du patrimoine et responsable de l’Inventaire du Maine et Loire.
« De Montsoreau jusqu’à Saumur on a effectivement un coteau calcaire blanc qui peut atteindre une hauteur de 40 à 50 mètres alors que de l’autre côté, c’est-à-dire globalement de Saumur jusqu’aux portes d’Angers, plus exactement jusqu’à Saint-Rémy-de-la-Varenne on a un coteau qui est moins visible, on est vraiment sur un paysage boisé avec à l’arrière un plateau agricole. »
Au-dessus des coteaux il y a peu de bâtiments puisqu’il faut laisser la place tantôt à la vigne tantôt aux autres cultures mais il y a tout de même des édifices dont la situation est ancienne et bien pensée.
« L’ensemble du coteau a été aménagé par l’homme à partir notamment de l’époque médiévale, c’est-à-dire que régulièrement le coteau, depuis Montsoreau jusqu’à Saint-Rémy-la-Varenne, il est ponctuellement entaillé par une série de petits valons qui sont autant de points de passages entre le coteau et la Loire. L’implantation humaine elle se fait effectivement sur des lieux stratégiques, c’est-à-dire sur des lieux de dominations, dominant les valons, dominants la Loire. On a construit des châteaux, alors comme le château de Saumur par exemple mais il y a des implantations aussi ecclésiastiques, il faut bien voir qu’à l’époque médiévale notamment les seigneurs sont soit des laïcs, soit des ecclésiastiques, l’église de Gennes particulièrement ou l’ancien prieuré de Chênehutte, ce sont vraiment des éléments un peu phares et signaux dans le paysage. Il y a une stratégie de contrôle des circulations, on essaye de contrôler à la fois bien évidement la circulation sur la Loire, la circulation sur la route ou le chemin qui est au pied du coteau et qui peut être utilisé une partie de l’année et en même temps on veut contrôler la circulation qui vient du plateau par les valons, donc l’implantation humaine elle se fait au carrefour de ces différents réseaux pour contrôler à la fois d’éventuels ennemis mais aussi pour contrôler l’activité marchande et économique qu’il y a sur les réseaux routiers et aussi sur le réseau fluvial.»


Écouter