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Un réseau fluvial régional, national et international

Published on 23 May 2017

La Loire fut une véritable artère commerciale liant entre eux les pays de son bassin. Au-delà, le réseau en prolongement rejoignait Paris ainsi que les provinces de Bourgogne et d’Auvergne, le fleuve permettait aussi l’ouverture vers l’Atlantique et l’outre-mer.

« De chaque côté du pont on voit continuellement des barques qui vont à voiles : les unes montent, les autres descendent (…) On les compte, on remarque à quelle distance elles sont les unes des autres (…) Les voiles (des bateaux) sont fort amples : cela leur donne une majesté de navires, et je m’imaginais voir le port de Constantinople en petit (…) » 

- Le port d’Orléans vu par Jean de la Fontaine, août 1663 

C’est au XVIIIème siècle que la navigation commerciale sur la Loire connaît son apogée. Le réseau fluvial dont le fleuve est l’artère principale connecte le Val de Loire avec une grande partie du territoire national et de ses productions. De Nantes et de son port arrivent les produits exotiques importés des lointaines colonies. Sucre, cacao, bois précieux, empruntent le cours du fleuve pour être acheminés vers Paris. Le trafic est intense, tuffeau et ardoises, vins et faïences, sel, fruits et céréales défilent sur le fleuve. Les pierres de constructions pour les châteaux arrivent par voie fluviale. 

« Devant ce beau fleuve inutile (…), comment imaginer le voyage des coches d’eau, des roannaises, des sapines, des salambardes, des galiotes, l’animation d’une voie royale où descendaient les charbons du Centre, les soieries du Milanais, les cuirs d’Espagne, les draps des Flandres, l’activité grouillante des quais où sommeillaient les diligences, où les voyageurs ahuris, moulus par les cahots de la route, se voyaient assaillis par les servantes des hôtels, ou, s’ils poursuivaient leur voyage, par de grands diables aux bras noueux, aux voix sonores, boucanés par le hâle du plein vent ? » 

- Maurice Genevoix, Val de Loire, terre des hommes 

L’aménagement de routes plus fiables à la fin de l’Ancien Régime et au début du XIXème mais surtout l’arrivée du chemin de fer au milieu du siècle entrainèrent le déclin puis la disparition du transport marchand sur la Loire. Seule la section du bec de Maine à l’estuaire vit perdurer une petite activité jusqu’à la fin du XXème siècle. 

« La Loire a eu jadis, comme chemin qui marche, une grande importance. » 

- Paul Vidal de la Blache, géographe, 1845 - 1918