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Une société fluviale

Published on 23 May 2017

L’intense activité batelière sur la Loire et ses affluents a contribué au façonnage des paysages, des ports, des villes et des villages. Elle a aussi marqué la vie de toute une population dont l’existence était liée au fleuve : marchands, mariniers, charpentiers en bateaux, voituriers par eau … et les voyageurs aussi, pour qui le fleuve fut longtemps le meilleur moyen de parcourir le val.

La marine de Loire a ses codes, ses métiers, sa hiérarchie, elle contribue à la mise en place d’une « société du fleuve ». Certains de ces bateliers de Loire, avec leur savoir-faire, deviennent matelots du roi, ce que rappellent certains ex-voto. Le commerce sur la Loire amène à certains une prospérité qu’ils inscrivent dans la pierre, contribuant ainsi à l’embellissement des villes. 

On constate par ailleurs en étudiant les horizons matrimoniaux des femmes de certains villages de Loire que les liens, jusqu’au XIXème, se tissent essentiellement le long de la vallée de façon plus lointaine au fil du fleuve qu’avec l’intérieur du pays. 

A une époque où les routes terrestres sont peu commodes, la voie d’eau est la mieux adaptée au transport des marchandises fragiles. Une grande partie des faïences fabriquées à Nevers est transportée par les mariniers, qui deviennent une clientèle régulière. Décorées de bateaux, elles sont emblématiques de l’histoire de la navigation ligérienne : les bateaux de Loire ont été un des sujets de prédilection des faïenciers. Saladiers, assiettes, pichets sont décorés de scènes qui nous renseignent sur la vie quotidienne du fleuve : on peut observer les différents types de bateaux, le halage, le balisage, la pêche, la marine de mer, reconnaître les saints patrons… 

La Loire fut également une voie de transport en commun, quelques voyageurs célèbres comme Turner (en 1826) ou Victor Hugo (1843) l’ont empruntée. Madame de Sévigné emprunta un coche d’eau, pratique courante jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Pendant une vingtaine d’années au début du XIXème siècle, des compagnies utilisant des bateaux à vapeur avec roue à aubes ont proposé des liaisons régulières de Nantes à Orléans et jusqu’à Nevers. Le chemin de fer arriva à Orléans le 3 mai 1843 et sa progression fit disparaître ce mode de transport.  

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