Un silo à Onzain

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

Le patrimoine récent d’une agriculture modernisée


Le grand silo qu’on aperçoit au juste au bord des voies face à la gare c’est celui d’Onzain.
Un témoin moderne de l’activité agricole ?
Oui, on peut dire que les silos à grains comme celui-ci sont les descendants des vastes granges du Moyen-âge.
C’est donc aussi du patrimoine ?
Oui, du patrimoine industriel de la région Centre, la première région céréalière d’Europe. L’activité céréalière a marqué son paysage mais aussi l’histoire humaine, sociale, économique, et architecturale du territoire.
Pourquoi construire ces silos ?
Ce sont les coopératives agricoles qui centralisent ainsi le stockage des produits céréaliers. Il y avait déjà des coopératives agricoles dès le XIIème siècle, mais c’est à la fin du XIXème siècle qu’elles ont vraiment pris leur essor ; il est lié au développement des syndicats agricoles. Les agriculteurs prennent conscience qu’en s’unissant, ils résisteront mieux aux crises.
L’union fait la force…
Oui, et le gouvernement encourage donc la création de coopératives de ventes de céréales à partir de 1932, et il créé l’office du blé en 1936.
Et la région en profite ?
Le dépôt de vente d’Onzain a même été fondé trois ans plus tôt et ce silo est construit dans la foulée: on l’installe à la gare, car les livraisons se font par la route au nord, mais aussi par le train.
Le silo porte l’inscription : « Coopérative de vente des associations agricoles du Loir-et-Cher, 1937, Union Blois. ». Les membres de la coopérative sont des exploitants des environs. On a ensuite ajouté le logement du chef de silo qui est chargé de la réception des blés, du paiement aux agriculteurs, de la livraison aux meuniers mais aussi du stockage des engrais et produits phytosanitaires.
Et ce silo, il est en béton ?
C’est un autre intérêt de ce bâtiment. Il témoigne du développement de l’usage du béton armé dans la construction. Ce matériau résiste à la pression des dizaines de tonnes de blés accumulés et permet donc de stocker "en vrac" des céréales. La manutention est plus facile et on peut l’automatiser.
C’est un monument du passé, où il est encore utilisé ?
Le silo d’Onzain est encore en activité aujourd’hui, il appartient au groupe Axéréal.


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