Le château de Ménars et son parc

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

L’architecture classique de Soufflot et Gabriel dans le Val de Loire


À Ménars le train longe les murs du domaine d'un des plus grands châteaux du Val de Loire.
Il domine un coteau qui surplombe la Loire, au milieu d'un parc boisé et d'un jardin dont les terrasses descendent jusqu'à l'eau. C'est un domaine créé au XVIIe siècle et il est remarquable à plusieurs titres.
D'abord, parce qu'il a appartenu à Madame de Pompadour pendant 4 ans seulement... mais de 1760 à 1764, elle a transformé ce château et l'a confié aux soins d'un architecte prestigieux Anges-Jacques Gabriel. C'est l'autre intérêt du site : il porte la marque de grands architectes ! Anges-Jacques Gabriel était architecte du roi Louis XIV et son style, c'est le classique bien sûr ! On lui doit en particulier l'École Militaire, la place de la Concorde à Paris. Mais aussi le petit Trianon de Versailles conçu pour Mme de Pompadour. A Ménars, il ajoute des ailes et des pavillons symétriques et il se charge aussi de la décoration intérieure : ses boiseries et objets d'arts ont contribué à la réputation du château.
Le frère de Madame de Pompadour, le marquis de Marigny, directeur des Bâtiments du roi fait intervenir un autre architecte. C’est Jacques-Germain Soufflot, l'architecte du Panthéon à Paris : il décide de rompre avec la tradition italienne des toits plats, et il couronne les pavillons de toitures à la française. Le jardin garde son plan classique mais on y ajoute des monuments, des sculptures, des pavillons et des treillages ornementaux. Soufflot y fait construire une rotonde de l'Abondance et des fontaines antiquisantes. En 1770, une route royale est tracée au milieu du parc forestier du château ... et à partir de 1843 c'est la voie ferrée Orléans Blois qui y est posée.
Vous traversez donc l'immense domaine de la marquise de Pompadour, plusieurs centaines d'hectares à l’époque ! Depuis, Ménars a connu plusieurs propriétaires privés, dont la Société Saint-Gobain au XXe siècle. C'est un modèle de classicisme avec la régularité et la dignité de sa façade, et les perspectives de ses jardins... Ces perspectives remarquables relient le domaine et le paysage. Leur respect et leur préservation sont des enjeux essentiels pour le Val de Loire.
 


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