Les moulins de Meung-sur-Loire

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

L’eau des Mauves de Beauce au service du développement économique


Au nord des voies ferrées à hauteur de Meung-sur-Loire on voit des moulins à eau.
L'eau a vraiment été le moteur du développement de la ville… l’eau de la Loire, avec son port, mais aussi l'eau des Mauves, qui au départ sont des sources qu'on commence à canaliser vers l’an 500 de notre ère.
Les évêques d'Orléans, seigneurs de la commune, poursuivent le drainage des Mauves pour former trois cours d'eau principaux qui se rejoignent dans la ville avant de se jeter dans la Loire. On installe donc des moulins à eau très tôt, dès le VIIe siècle, et ils fonctionneront jusqu'aux années 1950. On en compte 28 avant la Révolution. Des moulins, d’abord pour la farine : car Meung-sur-Loire profite des grandes plaines céréalières de la Beauce dont le blé est transporté sur le fleuve, et vendu essentiellement à Orléans, avant d’être acheminées vers les marchés à dos d'âne.
La tradition orale raconte que, pendant la Guerre de Cent Ans, les Magdunois, les habitants de Meung, ont apporté de la farine aux Orléanais assiégés et affamés qui les ont salués en criant « Voici les ânes de Meung ! ». Ce à quoi les Magdunois auraient répondu : « À Meung, des ânes, il en passe, mais il n’en reste pas… » À la fin du moyen âge, avec le développement des techniques, de nouveaux types de moulins produisent la poudre à canon, la pâte à papier pour l'université d'Orléans. Il y a aussi des moulins à salpêtre. Et puis d’autres encore pour fouler les draps.
On a besoin d’eau pour les nombreuses tanneries, qui poussent le long des berges avec les moulins à tan, qui broient l’écorce de chêne pour obtenir le tanin. C’est l’essor d’une corporation des tanneurs-corroyeurs qui produit des cuirs fins pour la cordonnerie locale. Les tisserands aussi se multiplient et tous ces métiers se lisent encore dans les noms des rues de la ville. Les aléas de l'histoire ont fait disparaître la plupart des moulins qui contribuaient aussi à l’entretien des cours d’eau. Maintenant, ceux qui restent enrichissent le patrimoine de la ville. Actuellement, un seul moulin fonctionne encore sur la commune.


Écouter