Etiages, crues et embâcles, la Loire des extrêmes

Publié le 23 mai 2017

La situation géographique et la constitution géologique de son bassin versant font de la Loire le plus irrégulier des grands fleuves de France. Elle se caractérise par des variations de régime hydraulique d’une ampleur extraordinaire.

Pendant les crues dévastatrices de 1856 et 1866, à Gien,  la Loire atteint un débit de 7200m3/s. En revanche, en 1949, elle présente un étiage (niveau d’un cours d’eau en été) très sévère, réduisant son débit à 11m3/s. 

« La Loire : un fleuve de sable quelquefois mouillé » 

- Jules Renard 

«  Il ne manque parfois à la Loire qu’un peu d’eau pour être le plus beau fleuve du monde » 

- Alfred de Musset 

La mise en service des barrages avec retenues de Naussac sur l’Allier et de Villerest sur la Loire en amont du bassin contribuent aujourd’hui au soutien d’étiage en permettant de garantir l’été un débit minimum. Les variations saisonnières demeurent néanmoins très importantes. Récemment, en 2003, un étiage particulièrement sévère durant l'été, suivi d'une crue importante au début du mois de décembre ont rappelé que le régime de la Loire pouvait s'avérer particulièrement capricieux. 

En cas de grands froids, la Loire peut également geler. De véritables blocs de glace se soudent entre eux pouvant atteindre plusieurs mètres de haut. Ce phénomène d’embâcle est rare désormais mais les conditions demeurent favorables : faible profondeur et fond sableux dégagé de végétation. L’embâcle est un danger pour les ponts, les levées et toutes les embarcations qui ne sont pas mises hors d’eau. De nombreux ponts été emportés par les glaces, celui d’Amboise en 1709, celui de Blois en 1716, et celui de Tours en 1789. 

Hiver 1879, l’accumulation des glaces à hauteur de Saumur menaçait d’emporter des ponts et les quartiers bas de la ville. Dépêché sur place par le journal L’Illustration, Camille Flammarion trouve les mots à la hauteur de la situation : « La nature est grande et l’homme est son jouet. » 

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