Le phénomène économique du commerce de la pierre

Publié le 30 mai 2017


Outre les qualités indéniables du tuffeau et de l’ardoise, qui en font des pierres de premier choix utilisées sur tout le territoire français et à l’étranger ; c’est la Loire, longtemps axe majeur du commerce français qui contribue au développement du commerce de la pierre. La diffusion commerciale par la Loire est ancienne, le transport de l’ardoise est connu depuis la fin du Moyen-âge.

Si la Loire est un moyen de diffusion commerciale de l’ardoise, c’est aussi la « structuration de l’exploitation » ardoisière qui favorise le développement de la production.  

Dès 1826 est créée une Commission qui a pour objet d’assurer une réglementation et de faire appliquer des normes de fabrication.  

Après le rapprochement de plusieurs ardoisières, l’idée d’une fusion générale nait et, en 1891 « La Commission des Ardoisières d’Angers G. Larivière & Cie » fait son apparition. Elle regroupe presque tous les exploitants angevins. Cette fusion va permettre d’assurer une politique commerciale cohérente.  

Pour commercialiser l’ardoise on met en place des circuits de distribution et on implante des dépôts.  

C’est par la voie d’eau que s’effectuent les longues distances, par la route en charrettes et chariots pour les courtes.  

Le commerce et le transport de l’ardoise sont bouleversés avec l’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle.   

L’ampleur du phénomène économique ardoisier est considérable.  

Par exemple, au début du XIXe siècle, les « Lettres de voiture » de René Montrieux, un marchand d’ardoises, démontrent l’utilisation du chaland de Loire pour le commerce de l’ardoise.  

Travaillant avec de nombreuses carrières, René Montrieux, de 1809 à 1822 a organisé l’envoi de 70,4 millions d’ardoises issues du centre de production d’Angers, représentant 1,26 millions de Francs-or.  

Son « livre de voiture » permet d’établir une carte du transport. On voit alors que ce sont les ports les plus éloignés du centre de production, lieux de transit et réexpédition, qui reçoivent le plus d’ardoises. Rouen vient en tête et représente 31% du trafic de René de Montrieux, suivi de Paris avec 19%.