Les fronts bâtis de Loire

Publié le 22 mai 2017 - Mis à jour le 23 mai 2017

La deuxième échelle de perception de l’identité paysagère du Val de Loire, ce sont les fronts patrimoniaux bâtis qui ponctuent le linéaire du fleuve. Le Val de Loire est habité depuis la Préhistoire. Les lieux de traversée du fleuve (gués devenus ponts) et les points hauts d’observation protégés des crues sont les sites des villes et des villages.

Ils présentent tous un « front bâti » ouvert sur le fleuve et marqué par un pont, des levées utilisées en chemins de halage, des quais, un habitat groupé autour de l'église et du port. 

La présence du coteau renforce cette composition. Le bâti en pied de coteau succède à un habitat plus ancien, parfois troglodyte, creusé dans le tuffeau. Ce « front bâti » est dominé par un château fort devenue résidence de prestige à la Renaissance. 

L'identité

Le Château d'Amboise dominant toute la ville qui semble jetée à ses pieds comme un tas de petits cailloux au bas du rocher, a une noble et imposante figure de château fort, avec ses grandes et grosses tours percées de longues fenêtres étroites, à plein cintre. (...) On monte au château par une pente douce qui mène dans un jardin élevé en terrasse, d'où la vue s'étend en plein sur la campagne alentour" 

- Gustave Flaubert 1821 - 1880 Par les champs et par les grèves. 

La mise en scène 

Le long du fleuve, du gué en gué, de pont en pont, ce sont développés des « fronts bâtis » qui mettent en scène le pouvoir politique, religieux et économique des villes et villages nés de l’activité fluviale marchande. Du front bâti d'Amboise à celui de Tours reconstruit après la seconde guerre mondiale, cette mise en scène se répète au fil du temps, au fil du fleuve. 

  

 La composition linéaire 

Leur composition est stratifiée et horizontale : la ligne du fleuve, la ligne des quais et de la levée, la ligne de la ville marchande en pied de coteau, la ligne du coteau sur lequel surplombe l'édifice noble - civil ou /et religieux. Parfois le front bâti  est aussi troglodyte : le château et le village marinier prennent leurs racines dans la falaise calcaire et dessinent des fronts minéraux qui " habitent" le paysage. 

La multiplicité des plans 

Ce front bâti s'ouvre sur une ville sont il marque l'entrée fluviale. Son importance est fonction de la qualité du franchissement de la Loire (gué transformé en pont) et de la présence marquée ou non du coteau (surplomb et belvédère) mais, partout, ce front bâti s'est étendu, élargi et épaissi pour composer nos villes et villages qui ponctuent le linéaire de la Loire. 

  

Les mutations récentes

Voir l'animation en pleine page  

  

Les impacts de certaines formes de développement sur le paysage à l’échelle du front bâti sont: 

  • la perte d’identité, par la construction de pavillons et d’immeubles dont l’architecture et l’implantation dans l’espace restent sans lien avec le lieu et son histoire,
  • la banalisation des entrées de ville avec le développement de bâtiments d’activités uniformes et l’absence de qualité des espaces publics de circulation.

  

Des orientations pour agir

  • Réhabiliter le bâti ancien dans le respect de sa qualité patrimoniale.
  • Adopter les couleurs et les matériaux locaux dans les nouvelles constructions.
  • Implanter les lotissements dans la continuité du bâti existant.
  • Aménager des résidences de tourisme en conservant la qualité des sites.
  • Enfouir les câbles aériens d’électricité et de téléphone.
  • Limiter la présence de la voiture dans les centres anciens.
  • Contrôler l’affichage publicitaire sur les principaux axes de circulation et à proximité des monuments.
  • Concevoir des espaces publics prenant en compte les qualités patrimoniales des lieux.
  • Maintenir des «coupures vertes» entre villes et villages.

Focus :

Le bourg de Montlouis-sur-Loire 

Une implantation et un paysage viticole anciens entre Cher et Loire

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